Titre de la communication
Santé sexuelle en contextes de vulnérabilité au sein d'une organisation sociocommunautaire LGBTQ+ en Amazonie péruvienne: une lecture interculturelle du pouvoir d’agir dans le processus de diagnostic rapide du VIH en psychologie.
Résumé de la communication
Cette communication propose d’explorer les facteurs ayant une influence sur le pouvoir d’agir des personnes LGBTQ+ de la ville de Tarapoto (Amazonie péruvienne) dans le processus d’accès à un diagnostic rapide du VIH (prueba rápida) afin d’être mieux informés du vécu de leur santé sexuelle. En nous appuyant sur une méthodologie qualitative déployée au sein d’un dispositif de recherche-intervention (Ruelland et Rhéaume, 2020), nous avons cherché, inspirées par une vision phénoménologique postcoloniale féministe (Ribau, 2005; Mignolo, 2009; Bedoya-Ruiz et al., 2020), à mettre en valeur le vécu subjectif ainsi que la pertinence du savoir des personnes afin de mieux comprendre les facteurs exerçant une influence sur leur pouvoir d’agir dans le processus d’accès à un dispositif de diagnostic du VIH. Les résultats suggèrent que les différents contextes de vulnérabilité telles que la jeunesse des personnes, la désinformation et la discrimination qu’elles ont déjà subie au cours de leur vie vont diminuer leur pouvoir d’agir en rendant plus difficile leur accès au dispositif de diagnostic rapide. D’autre part, ces mêmes contextes de vulnérabilité vont augmenter les probabilités d’abandon du parcours de soin et donc les possibilités d’entretenir des pratiques sexuelles à risque. Ces derniers phénomènes seront amplifiés par la discrimination, les préjugés et la stigmatisation subis présentement par les personnes LGBTQ+ de la part des personnes professionnelles de santé. Afin de promouvoir le pouvoir d’agir en santé sexuelle des personnes LGBTQ+, nous discuterons des implications pour les personnes professionnelles de santé et les personnes appartenant à des collectifs sociocommunautaires en soulignant l’importance de créer des espaces de rencontre et d’échange entre ces deux groupes afin de favoriser une meilleure compréhension mutuelle (Senghor, 1993) au-delà des tensions identitaires déjà présentes et exacerbées par les préjugés et la discrimination. Dans une perspective de réduction des méfaits nous proposerons ainsi la mise en place d’actions orientées vers le développement d’activités multidisciplinaires de formation et de prévention adaptées aux besoins et aux vécus spécifiques de la population locale LGBTQ+ favorisant à la fois une meilleure qualité d’attention de la part des personnes professionnelles de santé du territoire et également une meilleure compréhension des dynamiques historique, sociale et politique au sein desquels se déploie le dispositif de diagnostic rapide.